Améliorer la productivité : une nécessité vitale pour relancer un nouveau cycle

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Nous devons admettre que nous vivons une fin de cycle économique. C’est une évidence qui nous oblige à reconsidérer également la manière dont l’entreprise fonctionne pour répondre aux besoins des clients.

Fin de cycle, mais qu’est-ce qui a changé ?

Sept évolutions majeures expliquent cette fin de cycle :

1. Nous vivons depuis 69 ans sans guerre mondiale et personne ne s’en plaindra. Avant, les guerres se succédaient dans des cycles d’environ 40 ans (1940 – 1914 – 1870 – …), les fameux cycles de Kondratiev. Après chaque conflit, il fallait reconstruire ce qui avait été détruit. Ces événements généraient une forte demande qu’il était difficile de satisfaire pleinement. L’offre ne comblait pas pleinement la demande. Si des conflits existent encore malheureusement de nos jours, ils restent localisés à certaines régions du globe.

2. Lié à l’absence de conflits mondiaux, nos économies sont arrivées à saturation : l’offre excède la demande et la fonction commerciale dans les entreprises rencontre de plus en plus de difficultés à écouler sur les marchés les biens et services.

3. Le consommateur est devenu client et ne se satisfait plus de la seule offre proposée par les industriels. Le client s’est même invité dans le processus de production. Elle est loin la citation d’Henry Ford qui disait : “les gens peuvent choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T, du moment que c’est noir”. Les besoins se sont multipliés avec une nécessité pour l’entreprise d’y répondre. Ils sont généralement influencés par des événements externes que l’entreprise ne peut maîtriser. A ce besoin de flexibilité correspond la nécessité de laisser une marge de décision auprès des opérationnels. Or, dans la réalité, les entreprises sont organisées selon une approche taylorienne : d’une part, ceux qui décident et d’autre part, ceux qui exécutent.

4. Si par le passé, on pouvait faire des prévisions tant que l’on maîtrisait la demande, les choses ne fonctionnent plus ainsi maintenant. Nos modèles prédictifs et prévisionnels actuels ne fonctionnent pas. Ils ne seront pas plus efficaces à l’avenir, justement à cause de cette impossibilité de maîtriser la demande.

5. A cela, il faut ajouter les réseaux sociaux qui rendent le futur encore plus imprévisible. Différentes révolutions de ces dernières années se sont déclenchées usant de cette arme sans qu’aucun pouvoir politique n’ait pu prévoir et anticiper quoi que ce soit. La réaction des chefs d’Etat en place ne leur a pas été profitable, malgré leur supériorité militaire !

6. De nouveaux acteurs économiques sont apparus : Chine et Inde sont deux exemples très emblématiques. Nous avons pensé – naïvement – qu’ils allaient “simplement” accepter de produire sans se poser de question. C’était une erreur ! Ces pays ont capturé notre savoir-faire qui ne reviendra plus.

7. Les ressources naturelles s’épuisent et doivent être gérées avec soin et intelligence. C’est devenu une évidence et l’affaire de tous. Au niveau de l’entreprise, il faut réduire au maximum la chaîne entre le client et le fournisseur pour optimiser la valeur.

Qu’est-ce que ces faits nous permettent de comprendre ?

Nous devons reconcevoir l’entreprise sur un autre mode que celui en vigueur actuellement (ceux qui savent et ceux qui exécutent). C’est devenu une question de survie si nous voulons garder une place sur la scène économique.

Nous devons rendre l’entreprise réactive aux événements. Elle doit devenir productive dans son mode de fonctionnement. L’efficacité n’est plus suffisante, l’entreprise doit devenir efficiente si elle veut survivre. En football, l’efficacité est mesurée par le nombre de passes correctes effectuées entre partenaires, l’efficience par le nombre de goals marqués.

L’enquête productivité que nous avons menée montre qu’il y a des gisements d’amélioration considérables dans les entreprises. Les acteurs de terrain le reconnaissent et demandent que des actions soient entreprises (c’est ce que 80 % des répondants expriment). Il y a une réelle demande pour que les choses changent. Les marges de progression existent et sont importantes : plus de 40 %, toujours selon l’enquête.

Et les résistances au changement, me direz-vous, qu’en faites-vous ?

Certes, elles existent. Mais elles sont le fruit davantage de maladresses de communication, de maladresse dans le management des hommes. Il faut se lancer à l’eau si on veut apprendre à nager. Dans le film d’Audiard, un taxi pour Tobrouk, une réplique savoureuse du dialoguiste nous donne la mesure : “un intellectuel assis va moins loin qu’un con debout”. Mettons-nous en marche !

L’enquête sur les générations que nous avons menée en 2008 montre très clairement que toutes les générations (Baby-boomers, X et Y confondues) réclament la même chose : avoir un projet et être membre d’un groupe dans lequel elles peuvent s’exprimer. Que vouloir de plus pour lever les résistances au changement ?

Qui peut enclencher le processus ?

Ce sont les chefs d’entreprise qui peuvent décider de changer le mode de fonctionnement de leur organisation.

Pourquoi eux ? Simplement parce qu’ils incarnent trois choses : la vision du futur, les valeurs de l’entreprise et l’écoute des signaux faibles de l’environnement.

Dans un tel contexte, la productivité permet de coordonner à la fois les processus internes, la mise en place de la vision et l’implication des acteurs de l’entreprise et, in fine, de valoriser ce que disait Henry Ford : “les deux choses les plus importantes pour une entreprise n’apparaissent pas à son bilan : sa réputation et ses hommes”.

Tous deux sont remis en question par cette fin de cycle et nécessitent d’être préservés en reconsidérant la manière dont les entreprises sont gérées.

Nous avons plusieurs expériences d’entreprises que nous avons aidées à gérer ce changement de cycle avec des résultats surprenants.

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